Le bottier est un artisan d’exception, spécialiste de la création de chaussures sur mesure. Contrairement au cordonnier, qui répare les souliers, le bottier les imagine, les conçoit et les fabrique entièrement à la main. Ce métier ancestral allie savoir-faire technique, précision et sens artistique. Le bottier travaille principalement des matériaux nobles comme le cuir, qu’il transforme en pièces uniques adaptées à la morphologie et aux envies du client. Il intervient à chaque étape de la fabrication : de la prise de mesures à la réalisation du patron, de la coupe à l’assemblage, jusqu’aux finitions les plus raffinées.
Chaque chaussure réalisée est le fruit d’un travail minutieux, demandant plusieurs dizaines d’heures, parfois plus. Les clients du bottier sont souvent à la recherche d’exclusivité, de confort et d’élégance : personnalités publiques, passionnés de mode, personnes souffrant de déformations du pied ou encore amateurs de belles choses.
Ce métier requiert non seulement un savoir-faire rare, mais aussi une véritable passion pour l’objet, le travail manuel et la tradition artisanale. Il s’agit d’un métier exigeant, en voie de disparition, mais dont le prestige demeure intact. En somme, le bottier ne vend pas simplement des chaussures : il vend une œuvre d’art que l’on porte à ses pieds.
- Bottier c’est quoi:
- Bottier un métier rare mais précieux
- Créer des chaussures uniques
- Réaliser une forme et un patron
- Assembler, monter, » bichonner «
- Compétences requises
- Un artiste avant tout
- Entre force et délicatesse
- Habileté manuelle
- Niveau d’études requis
- Où exercer ?
- Formations
- Salaire du d’un bottier
- Emploie dans le secteur
- Cordonnier et bottier : des rôles bien distincts
- Les bottiers célèbres
- Qu’est-ce qui rend un bottier célèbre ?
- Bottier en résumé
Bottier, un métier rare mais précieux
Créer des chaussures uniques
Chaque paire de chaussures est conçue sur mesure, en fonction du pied du client, de ses goûts, de son style de vie. Le bottier discute avec lui, dessine des croquis, choisit les matériaux (cuirs, doublures, semelles), et propose des finitions entièrement personnalisées. Rien n’est laissé au hasard.
Réalisation d’une forme et un patron
La forme est un moule en bois ou en plastique représentant le pied du client. Le bottier la sculpte ou la modifie afin qu’elle respecte parfaitement la morphologie. Il crée ensuite le patron à plat, véritable plan de découpe des différentes pièces du cuir.
Assembler et monter
Les pièces sont ensuite découpées, cousues, puis montées sur la forme. Le bottier assemble semelles, empeignes, doublures, talons… Il termine par le bichonnage : cirage, glaçage, lustrage. Chaque paire est contrôlée avec une attention extrême aux détails.
Bottier un métier qui requière de nombreuses compétences
Un artiste passionné
Le bottier doit posséder un sens aigu de l’esthétique, du dessin et du design. La créativité est essentielle pour imaginer des modèles originaux, élégants et harmonieux.
Puissance et douceur
Couper un cuir épais demande de la force ; coudre à la main, de la finesse. Le bottier doit jongler entre puissance physique et précision millimétrée.
Bottier une habileté manuelle hors paire
La fabrication artisanale ne tolère pas l’approximation. Être méticuleux, patient et rigoureux est indispensable. Le geste juste, répété des milliers de fois, devient une seconde nature.
Niveau d’études requis
Aucun diplôme universitaire n’est exigé, mais une formation des métiers de la mode spécialisée est incontournable. Le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) en cordonnerie multiservices ou en maroquinerie constitue une base. Certains poursuivent avec un BMA (Brevet des Métiers d’Art) ou des formations en bottier chez des maîtres artisans ou dans des écoles spécialisées comme l’AFPA, l’école de la chaussure à Romans-sur-Isère, ou l’Institut Colbert à Paris.
Où exercer ?
Le bottier peut travailler à son compte, dans un atelier indépendant ou pour une maison de luxe (John Lobb, Berluti, Weston…). Il peut aussi exercer dans des ateliers de théâtre, de cinéma, ou encore en orthopédie, pour la conception de chaussures médicales.
Formations
- CAP Cordonnier bottier
- BMA Bottier
- Formations en alternance dans des écoles spécialisées
- Stages chez des bottiers professionnels
Ces formations mêlent cours théoriques, ateliers pratiques et immersion dans le milieu professionnel.
Bottier et salaire
Le salaire d’un bottier débutant tourne autour du SMIC. Avec l’expérience, et selon la notoriété ou le statut (artiste indépendant ou salarié d’une maison de luxe), les revenus peuvent dépasser 3 000 à 5 000 € par mois. Les bottiers renommés fixent eux-mêmes leurs tarifs : une paire peut coûter de 1 500 € à plus de 10 000 €.
Bottier et emploi
Le métier de bottier est rare, donc peu concurrentiel. Mais les places sont limitées. Ceux qui maîtrisent parfaitement le métier de ma mode peuvent trouver leur public : maisons de mode et luxe, clientèle haut de gamme, secteur du spectacle ou niche médicale. L’artisanat d’art regagne en prestige, et la demande pour des produits uniques et durables augmente.
Bottier cordonnier : deux métiers, un savoir-faire, mais des rôles bien distincts
Dans l’univers de la chaussure, deux figures emblématiques perpétuent l’art du cuir et du travail manuel : le cordonnier et le bottier. Souvent confondus, ces deux métiers sont pourtant très différents dans leur finalité, leurs compétences et leur clientèle. Alors, quelles sont les vraies différences entre ces deux artisans du soulier ? On vous explique tout.
🛠️ Le cordonnier : l’expert de la réparation
Le cordonnier est celui à qui l’on confie nos chaussures usées, abîmées ou déformées. Son rôle principal est de réparer, entretenir et prolonger la durée de vie de tous types de chaussures, qu’elles soient de ville, de sport ou de luxe.
Dans son atelier, le cordonnier remplace des semelles, recolle des talons, change des fermetures éclair ou réalise des travaux de couture. Il peut également entretenir le cuir, poser des patins protecteurs ou effectuer des travaux de rénovation. Bien qu’il puisse avoir des compétences en fabrication, la création de chaussures n’est pas son activité principale.
👞 En résumé : le cordonnier redonne une seconde vie à vos chaussures.
Bottiers célèbres
👞 John Lobb (Royaume-Uni / France)
Fondé en 1866 à Londres, John Lobb est l’un des bottiers les plus prestigieux au monde.
Réputé pour ses chaussures sur mesure de luxe, réalisées selon des techniques traditionnelles.
En 1976, la maison a été rachetée par Hermès (pour sa branche française), tout en conservant un atelier indépendant à Londres.
Porté par des têtes couronnées, des hommes politiques, des artistes.
👞 Berluti (France)
Fondée en 1895 par Alessandro Berluti, cette maison s’est distinguée par son style élégant et innovant dans l’industrie de la mode en France .
Réputée pour ses cuirs patinés et son design audacieux, Berluti est aujourd’hui une référence mondiale.
Intégrée au groupe LVMH, la maison Berluti propose à la fois des modèles sur mesure et du prêt-à-porter haut de gamme.
👞 Pierre Corthay (France)
Ancien élève des Compagnons du Devoir, Pierre Corthay fonde sa propre maison en 1990 à Paris.
Connu pour ses modèles colorés, modernes et raffinés, tout en restant fidèles à l’excellence artisanale française.
Il a obtenu le prestigieux titre de Maître d’art décerné par le ministère de la Culture.
👞 Anthony Delos (France)
Artisan bottier reconnu pour son exigence extrême, il s’est formé auprès de grands maîtres avant de fonder son propre atelier.
Spécialisé dans le grand sur-mesure, avec un sens aigu du détail, du dessin et du cuir.
En 2014, il a rejoint la maison Berluti pour superviser la création sur mesure, perpétuant son excellence au sein d’une grande marque.
👞 George Cleverley (Royaume-Uni)
Maison britannique fondée en 1958, connue pour son style sobre et raffiné.
Le « Cleverley shape », une silhouette légèrement en amande, est emblématique de la marque.
Fournisseur régulier de personnalités comme Jason Statham, David Beckham ou encore Sir Winston Churchill.
👞 Koji Suzuki (Japon)
Formé en Italie, Koji Suzuki a fondé son propre atelier au Japon, apportant un mélange unique de précision japonaise et d’élégance italienne.
Il fait partie de cette nouvelle génération de bottiers internationaux qui redéfinissent l’art du sur-mesure.
⭐ Qu’est-ce qui rend un bottier célèbre ?
Le savoir-faire :
Tous ces bottiers maîtrisent les techniques traditionnelles (couture norvégienne, cousu Goodyear, montage à la main). Leur formation dure plusieurs années, parfois auprès de maîtres artisans ou des Compagnons du Devoir.
L’esthétique :
Chaque maison a un style propre : classique anglais, modernité française, audace italienne, minimalisme japonais… Cela attire différents types de clients.
La personnalisation :
Le client choisit tout : forme, cuir, couleur, semelle, doublure, finitions. C’est ce niveau de personnalisation qui différencie une paire de luxe d’un simple produit industriel.
La clientèle prestigieuse :
C’est souvent ce qui propulse un bottier dans la lumière. Quand un chef d’État, une star de cinéma ou un grand couturier porte ses créations, la notoriété suit.
La rareté :
Beaucoup de ces bottiers produisent seulement quelques dizaines à quelques centaines de paires par an. L’exclusivité fait partie de leur image.
Bottier en résumé
Le bottier est bien plus qu’un simple fabricant de chaussures : c’est un créateur d’émotion, un gardien du savoir-faire traditionnel. Ce métier, rare et précieux, mérite d’être transmis et valorisé. Pour qui aime le travail manuel, la précision et la beauté, devenir bottier est une vocation, une passion… et un art à part entière.