Le métier de sellier maroquinier incarne un savoir-faire ancestral, mêlant finesse artisanale et sens aigu du détail. À la croisée des chemins entre l’art du cuir et la création fonctionnelle, ce professionnel façonne des objets d’exception : sacs, selles, harnachements, gainages, ceintures ou encore pièces pour l’automobile de luxe.
Dans un monde dominé par la production industrielle, le sellier maroquinier représente une rareté précieuse. Il travaille lentement, avec précision. Il coupe, assemble, pique et finit à la main. Chaque geste compte, chaque couture est pensée. Ce métier attire par son exigence, mais aussi par la noblesse des matériaux : cuir pleine fleur, fil de lin, bouclerie en laiton massif…
- Sellier maroquinier
- Sellier maroquinier c’est quoi
- Les métiers associés:
- Les missions d’un sellier/maroquinier
- Compétences et qualités pour devenir sellier maroquinier
- Formations
- Débouchés et évolutions professionnelle
- Salaire
Sellier maroquinier : l’alliance de la tradition et de l’élégance artisanale
En France, berceau de la haute maroquinerie, des maisons comme Hermès ou Louis Vuitton perpétuent et modernisent cet art. Leur savoir-faire repose sur ces artisans, garants de l’excellence.
Mais ce métier ne se limite pas au luxe. Le sellier maroquinier intervient aussi dans le monde équestre, l’automobile, l’ameublement ou la restauration d’objets anciens. Sa polyvalence est sa richesse.
Longtemps réservé aux compagnons et aux ateliers confidentiels, ce métier de la mode revient sur le devant de la scène. Il séduit une nouvelle génération en quête de sens, de gestes concrets et d’objets durables.
Sellier maroquinier : c’est quoi ?
Le sellier maroquinier est un artisan du cuir. Il conçoit, fabrique, répare et restaure des objets à la fois utilitaires et esthétiques. Sa particularité ? Il travaille le cuir dans toutes ses formes et dans de nombreux secteurs.
Le sellier fabrique initialement des selles, des harnais et des équipements pour chevaux. Aujourd’hui, il intervient aussi dans la sellerie automobile, aéronautique, nautique ou encore dans le mobilier de luxe. Son savoir-faire va bien au-delà de l’équitation.
Le maroquinier, lui, se concentre sur les objets du quotidien en cuir : sacs, portefeuilles, ceintures, bagages ou accessoires de mode et luxe. Il découpe le cuir, le pare, le coud à la main ou à la machine, puis le teinte ou le patine.
Le sellier maroquinier cumule souvent les deux compétences. Il maîtrise la coupe du cuir, la couture sellier (à deux aiguilles), le gainage, le montage et la finition. Il utilise des outils précis : couteau à parer, alêne, maillet, abat-carre, fil poissé…
Ce professionnel travaille souvent en atelier, seul ou en équipe. Dans une maison de luxe, il suit un cahier des charges strict. Dans un atelier artisanal, il peut proposer des créations sur mesure.
La patience, l’exigence et le goût du travail bien fait sont indispensables. Ce métier, loin d’être figé, évolue avec les tendances : design, écoconception, cuir végétal, impression 3D… Il allie tradition et innovation.
Les métiers associés
Sellier-bourrelier
Le sellier-bourrelier est un artisan spécialisé dans la fabrication et la réparation d’équipements pour chevaux et attelages. Il conçoit selles, brides, harnais, colliers et licols. Son travail exige précision et solidité. Il adapte ses créations à la morphologie de l’animal pour assurer confort et sécurité. Il peut aussi restaurer des pièces anciennes pour des collectionneurs ou des musées.
Le bourrelier est aussi un expert du cuir épais. Il découpe, ajuste et coud à la main, souvent avec du fil poissé. Il travaille dans des ateliers artisanaux, parfois en lien avec des écuries, des centres équestres ou des clients particuliers.
Sellier-garnisseur
Le sellier-garnisseur travaille principalement dans l’automobile, l’aviation ou le nautisme. Il tapisse l’intérieur des véhicules haut de gamme : sièges, panneaux de portes, volants, tableaux de bord. Il associe esthétique et ergonomie.
Ce métier demande une connaissance fine des matériaux (cuir, simili, mousse, textile), des techniques de gainage et de couture, mais aussi de la structure des véhicules. Le sellier-garnisseur peut intervenir sur des modèles anciens (restauration) ou des modèles neufs (personnalisation sur mesure).
Sellier-carrossier
Le sellier-carrossier travaille souvent avec les constructeurs ou les restaurateurs de véhicules de prestige. Il intervient sur les parties habillées de l’automobile.
Il travaille main dans la main avec le carrossier et le designer automobile. Ce métier exige rigueur, sens du détail et une grande adaptabilité. Chaque voiture est unique, chaque projet aussi.
Sellier-harnacheur
Le sellier-harnacheur se concentre sur les équipements équestres, notamment le harnachement des chevaux de trait, de sport ou de parade. Il réalise des pièces très techniques, parfois décoratives, souvent sur mesure.
Il connaît l’anatomie équine et adapte ses créations aux exigences de performance et de confort.. Ce métier, très traditionnel, retrouve une nouvelle vigueur avec l’essor des sports équestres et du tourisme vert.
Les missions d’un sellier maroquinier
Le sellier maroquinier intervient à chaque étape de la création d’un produit en cuir. Ses missions sont variées :
- Étude et conception : Il lit les plans, les croquis ou crée ses propres modèles.
- Choix des matériaux : Il sélectionne les cuirs selon leur grain, épaisseur, souplesse.
- Découpe et préparation : Il découpe les pièces à l’aide d’emporte-pièces ou de patrons.
- Assemblage : Il coud à la main (point sellier) ou à la machine, en respectant l’ordre de montage.
- Finitions : Il teint les tranches, pose des accessoires (boucles, fermoirs), polit les bords.
- Réparation/restauration : Il redonne vie à des objets usés ou anciens.
Il travaille parfois sur commande ou pour des maisons de luxe. Il suit des délais précis et respecte des normes de qualité strictes.
Compétences et qualités pour devenir sellier maroquinier
Ce métier exige des compétences techniques solides :
- Maîtrise des outils de coupe, de couture et de façonnage du cuir.
- Connaissance des cuirs et de leurs spécificités.
- Lecture de plans, sens de l’assemblage et précision millimétrée.
Mais aussi des qualités humaines :
- Patience, car chaque geste demande du temps.
- Minutie, pour soigner chaque détail.
- Créativité, pour concevoir des pièces uniques.
- Rigueur, pour respecter des standards élevés.
La passion pour l’artisanat et le goût du travail manuel sont essentiels.
Formations pour devenir sellier maroquinier
Plusieurs voies mènent à ce métier, principalement par la voie professionnelle ou l’apprentissage.
- CAP Maroquinerie : en deux ans, c’est la base pour débuter. Il existe aussi le CAP Sellier harnacheur.
- Bac Pro Métiers du cuir : spécialité maroquinerie ou sellerie.
- BMA (Brevet des Métiers d’Art) : plus créatif, il approfondit le design et les techniques complexes.
- DMA (Diplôme des Métiers d’Art) ou DSAA pour intégrer des maisons de luxe.
Des formations et école de la mode sont proposées par les compagnons du devoir, les CFA, mais aussi en interne chez Hermès, Louis Vuitton ou Chanel. L’apprentissage reste la meilleure voie : immersion directe, transmission du geste, montée en compétences rapide.
Débouchés et évolutions professionnelles
Les débouchés sont nombreux. Le sellier maroquinier peut travailler :
- Dans une maison de luxe (Hermès, Vuitton, Dior)
- En atelier artisanal indépendant
- Dans la sellerie automobile ou nautique
- Pour l’équipement équestre
- En restauration d’objets anciens
Avec l’expérience, il peut devenir chef d’atelier, formateur, ou créer sa propre marque. L’international s’ouvre aussi à lui, notamment dans les grandes capitales de la mode ou de l’automobile de luxe.
Le marché du cuir haut de gamme est en pleine croissance, porté par une demande de qualité, de savoir-faire et de durabilité.
Salaire d’un sellier maroquinier
En début de carrière, un sellier maroquinier gagne entre 1 700 € et 2 000 € brut par mois. Ce salaire peut évoluer rapidement, selon l’expérience, la spécialisation et le secteur.
- En atelier artisanal : entre 2 000 € et 2 500 € après quelques années.
- En maison de luxe : jusqu’à 3 000 € ou plus, selon la complexité des pièces et la renommée.
- En indépendant : revenus variables, mais potentiellement élevés avec une clientèle fidèle et du sur-mesure.